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Nuisances aériennes & PPBE : pourquoi il est urgent de donner son avis


Le Plan de Prévention du Bruit dans l'Environnement (PPBE) de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle est soumis à la consultation publique en ligne en ce moment jusqu'au 22 mars.


Que l'on soit directement impacté par les nuisances aériennes ou non, voilà pourquoi selon nous il est urgent de donner son avis.


Depuis des décennies, pour ne pas dire depuis toujours, l’avion en France jouit d’une excellente image : il est synonyme de voyage, d’évasion et de vacances, d’exotisme.


Nous l’avons tous pris un jour ou l’autre ou nous rêvons de le faire. Nous avons une industrie aéronautique puissante et la réussite d’AIRBUS est une fierté nationale. L’histoire de la conquête du ciel nous a enthousiasmé dans notre jeunesse. Enfin l’idée que c’est un secteur économique dynamique qui produit de la richesse et crée de l’emploi est très largement répandue.

Et pourtant...


Le Transport Aérien, en France, largement subventionné par les pouvoirs publics, ne contribue aucunement à faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. En 1944, il fallait dynamiser ce pan balbutiant de notre économie. Et la fiscalité n’a jamais été révisée alors que nous sommes en 2022 et que l’activité de ce secteur n’a jamais été aussi florissante (épisode COVID mis à part) : le kérosène n’est que très faiblement taxé (contrairement à l’essence et au diesel), les billets d’avion bénéficient d’un taux réduit de TVA, voire d’une exonération totale (pour les vols internationaux), les collectivités locales injectent sans relâche l’argent du contribuable dans les aéroports régionaux....


En permettant à l’industrie chinoise ou asiatique de déverser ses produits manufacturés, rapidement et à moindre coût, le transport aérien (fret) contribue à la désindustrialisation de la France et est, à ce titre, destructeur d’emplois. Quant au transport de passagers, la bataille des chiffres fait rage, disons que les compagnies aériennes et les aéroports ont restructuré et « rationalisé » à l’extrême. Les créations d’emploi annoncées par ADP relèvent du mythe*.


C’est enfin un secteur extrêmement polluant : émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (effet global sur le climat), pollution locale à l’atterrissage et décollage sur les populations locales survolées, bruit (effet local sur la santé)... Et pourtant, lors de la COP 21 qui s’est tenue à Paris en 2015, pas un mot n’a été dit ou écrit sur la pollution générée par les avions : c’est peu dire que le transport aérien en France est protégé et que les lobbys sont puissants ! Les médias n’ont d’ailleurs pas manqué de pointer cet exploit.


Certes, de nombreuses associations luttent contre ces nuisances aériennes. Triel Environnement est membre du CIRENA (Collectif Inter-associatif du Refus des Nuisances Aériennes). Les associations essaient d’améliorer le quotidien des populations survolées au décollage et à l’atterrissage en demandant par exemple la « descente douce** » des aéronefs, procédure appliquée dans quasiment tous les aéroports européens... SAUF à Roissy Charles de Gaulle !


Car la toute puissante DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) fait preuve d’un mépris total envers ces demandes. Quant au Ministère de la Transition Ecologique, chargé des Transports, son silence est assourdissant.


Le PPBE aéroport qui est actuellement soumis à consultation publique, est établi pour une durée de 5 ans et il est censé « évaluer, prévenir et réduire » le bruit aérien, l’Etat s’engageant à le faire respecter en imposant des mesures contraignantes à l’aéroport concerné. Or le dernier PPBE n’a servi à rien : le transport aérien a continué d’augmenter et la population impactée par le bruit a elle aussi augmenté pour ne pas

dire explosé. Ce qui revient à dire que l’Etat prétend s’occuper d’un problème alors qu’en fait il laisse faire et n’encadre rien. Bien au contraire puisque le nouveau plan prévoit et entérine une augmentation du trafic de 180.000 mouvements/an supplémentaires ! Ce n’est pas un « Plan de Prévention du Bruit », c’est un « Plan d’Organisation du Bruit ».


Quant aux demandes légitimes des associations qui ne recherchent que le respect des préconisations de l’OMS ou ce qui se fait dans les autres aéroports internationaux, elles sont (comme d’habitude ?) ignorées par l’Etat. ***


Alors, pour toutes ces raisons, pour les populations survolées qui souffrent de la pollution de l'air et du bruit, n’hésitons pas à dire NON au PPBE et aux manigances de l’Etat !


Au nom de notre citoyenneté, prenons tou.tes quelques minutes de notre temps pour dire STOP au transport aérien !


La consultation publique a lieu en ligne en ce moment jusqu'au 22 mars.


>> Toutes les précisions pour participer avec l'avis des associations à copier-coller sur le site de l'ADVOCNAR (Association de Défense Contre les Nuisances Aériennes)



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Sources :

Associations CIRENA et ADVOCNAR

*ADP annonce un ratio de 1400 emplois directs par million de passagers transportés

Mais ces emplois servent aussi à l’acheminement du fret : le ratio tombe à 1050.

Compte tenu des gains de productivité entre 1995 et 2010 le ratio tombe à 460.

Avec le low cost – responsable de l’augmentation du trafic passagers en France – le ratio n’est plus que de 236 (Dossier noir du Transport Aérien – ADVOCNAR - publié avec le concours du Conseil Régional d’Ile de France)

** C’est une descente qui se déclenche quand l’avion se trouve encore à plus de 3000 mètres, sur une trajectoire en pente douce, moteur au ralenti, sans palier, jusqu’au touché de piste. L’avantage pour les 400.000 habitant du territoire de la Confluence, est que nous serons survolés beaucoup plus haut et surtout au ralenti, générant un bruit et une consommation de kérosène minimum. (CIRENA)

*** Prise en compte des valeurs-guide de l’OMS pour la réalisation des cartes de bruit.

Plafonnement du trafic de Roissy à 500.000 mouvements annuels.

Plafonnement du trafic nocturne à 30.000 mouvements annuels entre 22 H et 6 H à l’instar des aéroports de Francfort, Heathrow, Madrid...

Adoption d’un échéancier de réduction du trafic nocture dans l’objectif d’aboutir à un couvre-feu entre 22H et 6 H.

Interdiction d’une nouvelle catégorie d’avions bruyants la nuit de 22 H à 6 H.

(CIRENA)

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