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Le projet Sobaux en questions

Comme il nous est proposé de "choisir l'avenir du projet Sobaux" en remplissant un questionnaire et bientôt avec un échange "en direct" avec les promoteurs (https://www.triel-sur-seine.fr/actualite/3678/1523-projet-sobaux-echangez-avec-les-promoteurs.htm) voilà ci-dessous les réflexions et questions de notre association transmises au maire de Triel ce matin.

La ville appelle les Triellois à réagir sur le projet Sobaux, dans le cadre d'une « démarche participative ». La municipalité actuelle a classé sans suite les projets immobiliers de la précédente équipe municipale, à la satisfaction des habitants qui s’étaient mobilisés pour un urbanisme durable.


Aujourd'hui l'équipe en place nous dit avoir travaillé sur une alternative réaliste. Qu'en est-il ?


Peut-on appeler cela « démarche participative de projet » ?


La ville nous présente deux avant-projets résultant d'une mise en concurrence des promoteurs intéressés par les terrains préemptés pour le compte de la ville par l'établissement Public Foncier d’Île de France (EPFIF) dans le cadre d'une convention. Parmi les nombreux prétendants, seuls deux ont respecté les critères architecturaux et environnementaux imposés.


Ces critères sélectifs n'ont pas été soumis à l'avis des Triellois et n’ont pas fait l'objet d'une information publique. Il y a eu pourtant des habitants qui se sont mobilisés sur les premiers projets immobiliers du site. Le Comité Sobaux a même réfléchi et donné à la précédente municipalité des propositions et axes de réflexions. C'était une démarche participative. Est-ce que leur travail a inspiré ou été utilisé pour déterminer les critères sélectifs ? Pourquoi la municipalité n’a-t-elle pas poursuivi ce réel travail de concertation ?


Aujourd’hui, la ville demande aux Triellois de donner leur avis sur deux projets (Bouygues immobilier et Orpéa groupe) en notant de 1 à 10 :


-La qualité d'intégration dans son environnement (respect du bâti existant)

-La qualité paysagère (jardins, espaces verts...)

-L'intérêt en termes d'emploi pour la ville.

-L'intérêt du projet pour la ville (nécessité)


Cela semble relever plus d'une demande de quitus plutôt que d'une participation à un projet d'urbanisme.


Les Triellois peuvent exprimer un avis personnel à la fin du questionnaire : c'est le seul espace d'expression dont ils disposent sur ce projet. A nous de l’utiliser pour exprimer plus largement nos avis sur ce projet et sa mise en œuvre. La municipalité prendra-t-elle bien en compte l’avis des Triellois sur ce projet mais aussi ceux à venir ?


Notre lecture des deux avant-projets


Les documents téléchargeables sur le site de la mairie ne sont que des plaquettes promotionnelles. Pour avoir plus de précisions sur les propositions respectives, il faut aller au service de l'urbanisme où les avant-projets des deux promoteurs sont consultables.


-Généralités


Le projet Bouygues « Les Sénoriales » (groupe Pierre & Vacances) est destiné pour des adultes âgés valides et autonomes. 91 chambres du T1 de 31m² au T3 de 55m². 22 places de parking et garage pour vélos. Construction sur 4 niveaux (N-1, RDC, étage et combles à la Mansart)


Le projet Orpéa : Ehpad médicalisé de 80 lits. Il s'adresse aux adultes âgés dépendants. Il y a plus de personnel (80 emplois déclarés) également 4 niveaux de construction et 30 places de parking en sous sol.


Les deux projets se déclarent ouverts à des échanges avec la population locale (accès au restaurant, temps de partage avec les écoles, devenir de la maison des Rosiers pour Orpéa....) mais leur mise en oeuvre reste floue.


-Emprise cadastrale

Les deux projets mobilisent les parcelles 559, 560, 561 et 693 de la feuille AX du cadastre. Les parcelles 731 et 554, achetées également par l’EPFIF, seront revendues à un particulier selon Bouygues immobilier.


Les deux avant-projets font l'objet d'un alignement en retrait sur la rue des Créneaux, pour élargir la voie publique (zone d'étranglement actuel) Cela doit être une des contraintes imposées par la ville, ce qui est positif car il n’y a pas de trottoir à cet endroit actuellement.


-Respect du bâti existant et intégration dans l'architecture locale

La maison des Rosiers est conservée et rénovée dans les deux projets. Pour Bouygues (les Sénioriales) elle devient l'entrée principale de la résidence services seniors. Pour Orpéa la maison des Rosiers est, après rénovation laissée à la disposition d'un projet d'associations, de riverains, ou de la municipalité.


Les escaliers du jardin sont conservés par Bouygues et supprimés par Orpéa et remplacés par un mur.


Les constructions de l'Ehpad Orpéa sont centrées sur les parcelles alors que les constructions Sénioriales de Bouygues bordent la rue Sobaux, le bâtiment principal la rue René Pion et un autre bâtiment rue des Créneaux. Ce projet offre plus de jardin pour les résidents.


Orpéa ne donne pas de précision sur les matériaux habillant les façades, seules quelques photos donnent une idée (toits en ardoise, murs crépis et verrière à l'entrée).


Bouygues déclare reprendre des caractères de l'architecture locale (traitement des angles des murs comme les maisons remarquables) les constructions rue Sobaux et rue des Créneaux doivent s'intégrer aux maisons voisines (sous-bassement en pierre, toiture en tuile, volets bois...)


-Intérêt environnemental Derrière des déclarations d'objectifs de développement durable et de respect de réglementations habitat Haute qualité Environnementale (ce qui est la norme pour toute construction neuve), ce sera donc du tout béton pour les deux projets.


Pas ou très peu de matériaux respectueux de l'environnement. L'attention environnementale porte sur les matériaux de finitions et le déroulement du chantier dit propre pour Bouygues.


Le traitement des espaces verts est plus détaillé pour les Sénioriales. Plantation de 1820 arbres compensant les surfaces bétonnées. Sachant que cette compensation se fait à l’échelle de la communauté urbaine, (il faudra veiller à ce que les plantations bénéficient aux Triellois. Il est évoqué un bout de toiture végétalisée et un système de récupération des eaux de pluie pour arrosage.


-Intérêt sur l'emploi

Orpéa déclare 80 emplois directs contre 6 pour les Sénioriales.


EN CONCLUSION, si notre association salue la démarche de la municipalité d’avoir bloqué les projets de l’ancienne équipe sur lesquels la population s’était fortement mobilisée, nous regrettons que la forme choisie ne corresponde pas à une réelle concertation participative telle que les citoyens la demandent de nos jours.


Nous regrettons également vivement le “greenwashing” de ces deux projets et l’absence de réelle prise en compte des enjeux environnementaux.


Il y a certes l'échéance prochaine de la convention ville / EPFIF avec le risque pour la ville de devoir rembourser à l'EPFIF les fonds avancés. L'EPFIF a engagé 9,5M€ sur l'achat de propriétés sur la commune. Le projet Sobaux représente quant à lui 2M€. Mais pourquoi la municipalité se précipite-t-elle ? Selon sa volonté affichée de concertation publique, pourquoi n’inclue-t-elle pas au moins dans ce projet les habitants du Comité Sobaux qui connaissent le site et ont déjà pris le temps de réfléchir leur quartier ?


S’il y a un réel besoin de logements pour les populations seniors à Triel, malheureusement ces deux projets présentés par la ville aujourd’hui sont portés par des groupes privés. Cette résidence du groupe Pierre & Vacances et cet ehpad du groupe Orpéa ne seront accessibles qu’à un public aisé. Quelle est la logique, sachant que notre ville manque de logements sociaux et que les habitants avaient déjà dénoncé le projet de résidence “haut standing” présenté par la précédente municipalité pour le Parc Municipal ?


Aujourd’hui pourtant, le bien vieillir se réinvente. Partout en Europe, des projets alternatifs fleurissent, des résidences intergénérationnelles, de nouvelles solutions de logements écologiques, partagés, participatifs, sociaux. La municipalité pourrait-elle porter un regard novateur sur notre ville, avec une vraie démarche de concertation avec les habitants et une réelle prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux ?


>>>>> EXEMPLES


La maison de retraite Simon Benichou à Nancy. “C’est un lieu de passage et de rencontres où voisins du quartier, jeunes d’écoles proches, petits d’un multiaccueil et familles partagent des moments conviviaux, avec en toile de fond un respect fort de l’environnement. Et bonne nouvelle : l’alternative ne coûte pas plus cher qu’ailleurs !”


Projet de résidence écologique et solidaire destiné aux personnes âgées “L’Ostal” à Figeac. “Notre intention est de créer un lieu de vie écologique, accessible physiquement mais aussi financièrement”.


La Résidence Alizari près de Rouen. “Fruit d’une réflexion étroite entre le bailleur social et la ville, la résidence offre à ses 31 locataires une qualité de vie que tous plébiscitent.”


Les Toimoinous à Villeneuve d’Ascq. “Un habitat groupé solidaire”


Chamarel près de Lyon. “La non-spéculation, la démocratie et l’écologie sont au fondement du projet « Chamarel - Les Barges »”


L’éco-hameau d’Ungersheim. Une démarche “innovante et volontariste”.


Le modèle des Oasis des Colibris. “De nouveaux lieux de vie écologiques et solidaires”.


“Bedzed” à Londres. “La particularité de Bedzed réside dans la vision des fondateurs, qui voulaient « rendre attrayant l’adoption de modes de vie durables » et prouver qu’il était possible de vivre de manière durable sans sacrifier au confort moderne”


“Hammarby Sjöstad” à Stockholm. “En concertation avec les autres tu agiras”. “La mixité sociale, tu assureras”.




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