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Explorer le traitement des biodéchets et la méthanisation au SPI Vallée de Seine



Le 25 avril, Triel Environnement était à la Commission « Déchets, sites et sols pollués » du Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles en Vallée de Seine (SPI Vallée de Seine).


Les autres prérogatives du SPI Vallée de Seine sont : air-bruit-odeur, eau, paysage et biodiversité, énergie. Cette demi-journée de présentation avait pour thème le traitement des biodéchets et la méthanisation.


Sont intervenus :

  • Une représentante de GRDF, GRDF étant le principal opérateur de méthaniseurs en France

  • Une représentante de la DDT 78 au sujet de l’intégration paysagère d’un méthaniseur

  • Deux représentants de Tryon Environnement, entreprise spécialisée dans la gestion des biodéchets alimentaires

  • Deux représentants de la Communauté d’Agglomération Saint Germain Boucle de Seine autour d’une expérimentation de collecte des biodéchets


De quoi s’agit-il ?


Les biodéchets sont :

  • les déchets verts des parcs et jardins,

  • les déchets alimentaires des ménages, de la restauration, des industries alimentaires.


Ils ne comprennent pas les déchets des abattoirs et les boues d’épuration.


La réglementation a suivi plusieurs étapes en commençant par l’obligation de tri pour les gros producteurs. En 2024, l’ensemble des producteurs sont concernés (donc les particuliers qui génèrent 90% des biodéchets).


Les deux solutions actuelles pour traiter les biodéchets sont :

  • le compostage qui offre l’avantage de pouvoir être réalisé au plus proche de la production (directement chez le particulier en habitat pavillonnaire) et de produire du compost utilisable dans les jardins. Sur le territoire de GPSEO (70 communes), le rythme de distribution des composteurs passera de 2000 à 6000 par an.

  • La méthanisation qui est un procédé industriel qui produit un digestat et du gaz. Le digestat est utilisé comme engrais par l’agriculture, et le gaz (appelé gaz vert, gaz naturel vert, ou bio gaz) est injecté sur le réseau. Les biodéchets ne représentent toutefois qu’une petite partie des matières traitées par les méthaniseurs. Le reste provient de l’agriculture : déchets de production (tiges, feuilles…) et cultures dédiées à la méthanisation (15% max). 


Sur la région Ile de France, 55 méthaniseurs sont en service ; ils produisent 1 TWh par an (la consommation totale de gaz en IdF est de l’ordre de 200 TWh). Sur ces 55 méthaniseurs, 8 incorporent des biodéchets. Les biodéchets contribuent à hauteur de 10% à la production de gaz vert. L’objectif est de passer à 6 TWh, dont 20% issus des biodéchets.


Le micro-méthaniseur

Tryon Environnement propose une solution intégrée appelée Modul'O pour traiter et valoriser exclusivement les biodéchets alimentaires :

  • Traiter : Les biodéchets alimentaires sont au préalable déconditionnés (ils arrivent souvent emballés quand ils proviennent des industries alimentaires), puis hygiénisés (chauffés à 70°C pour tuer les bactéries). Tryon Environnement sensibilise les producteurs de déchets au tri pour éviter de retrouver par exemple une fourchette dans le bac…

  • Valoriser : Production de GNV (Gaz Naturel Vert) et de fertilisant agricole


Le bon ratio pour leur solution est d’un micro-méthaniseur pour 150 à 200 000 habitants. En effet, le coût de la collecte pouvant facilement déséquilibrer le bilan économique, on tente de limiter les zones à couvrir avec les camions. 


La collecte est organisée de façon hebdomadaire. Les clients (principalement des restaurants collectifs) remplissent des bacs qui sont collectés une fois par semaine.


Les revenus proviennent à parts égales entre :

  • ce que paient les producteurs pour que l’on prenne en charge leurs biodéchets alimentaires,

  • la vente du GNV et du fertilisant.


La première unité Modul’O a été créée à Carrières-sous-Poissy au sein d’Azalys ; elle est en production et toujours en montée en charge depuis 2022. Elle a permis à l’entreprise de se roder sur les différents aspects de ce type de projet, notamment en ce qui concerne la concertation avec les habitants. D’autres projets sont sur les rails, notamment au Mans.


Collecter les biodéchets alimentaires des particuliers

Voici un véritable défi où il faut composer avec les éléments suivants :

  • Mettre à disposition des sacs de collecte

  • Sensibiliser les habitants afin qu’ils trient puis apportent leurs déchets à un point de collecte (la collecte à domicile étant hors de prix et d’un bilan carbone catastrophique)

  • Disposer de bornes de collecte qui ne provoquent pas de mauvaises odeurs, qui ne produisent pas de moucherons, qui sont simples à utiliser

  • Implanter ces bornes sur l’espace public, sans que les habitants aient trop de distance à parcourir

  • Vider les bornes régulièrement pour éviter qu’elles ne débordent

  • Disposer d’une solution de valorisation locale : compostage ou méthanisation


Analyse de Triel Environnement

Tous les intervenants étaient des farouches défenseurs de la méthanisation. Sur le principe, on ne peut pas leur donner tort : produire du gaz et du fertilisant à partir des biodéchets semble une excellente solution. Le diable se cache toutefois dans les détails et les écueils sont nombreux ; pour en citer quelques-uns : 

  • la collecte des déchets peut s’avérer complexe, notamment auprès des particuliers

  • les déchets doivent être transportés depuis le lieu de production vers les méthaniseurs, parfois sur une centaine de km (cas des gros méthaniseurs agricoles)

  • la production agricole spécifique à la méthanisation perturbe l’équilibre des cultures 

  • les méthaniseurs sont des unités industrielles qui peuvent provoquer des pollutions des sols, des cours d’eau


Ces problèmes sont sans doute en cours de résolution grâce à une réglementation adaptée, des expérimentations, des nouveaux procédés techniques. Et l’augmentation du prix du gaz importé et des engrais chimiques devrait naturellement nous inciter à des productions locales.



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