Compte-Rendu de la réunion publique sur le devenir de l’entrée sud de Triel, par le collectif Construire à Triel Mais Pas N'importe Comment
Lundi 8 juillet, se tenait une réunion publique sur le devenir de l’entrée sud de Triel. Comme nous l’indiquait l’invitation reçue le 4 juillet : « la Municipalité souhaitant associer les Triellois aux réflexions qui concernent la transformation de la ville, ceux-ci sont invités à participer à la consultation sur l’aménagement de ce secteur, organisée par la société EMTA».
Après une brève intervention du maire, des représentants de Res Publica, chargés de la communication, ont expliqué que cette concertation sur l’aménagement de l’entrée sud de Triel se clôturera le 12 septembre par une visite du site. Le directeur du pôle de stockage d’EMTA (Entreprise Moderne de Terrassement et agrégat), filiale de SARP/VEOLIA, a ensuite dressé l’historique du site depuis 1972 :
-Jusqu’en 1989, ce centre de stockage de déchets classés non dangereux recevait des déchets ménagers.
-En 1990, EMTA est chargé du début de remblaiement post-exploitation avec un suivi de la production de biogaz. Une suspicion de contamination des terres de remblais à l’amiante a été évoquée.
-En 2011, cette entreprise met une couverture finale de mise en sécurité du site dans l’optique de réaliser un parc photovoltaïque mais le projet est gelé.
-En 2013, une dérogation faune et flore obtenue jusqu’en 2030 permet l’aménagement de zones de compensation pour la préservation de la biodiversité.
Aujourd’hui, la 2e phase s’ouvre avec pour objectif d’évaluer les possibilités d’activités pour ce site après l’achèvement de la première phase de mise en sécurité.
Que faire sur ces 20 hectares de terrain « propre », « plat », « mis en verdure », « non sécurisé » et « propice à l’intrusion », sachant que de nombreuses contraintes s’imposent : interdiction de faire des travaux d’affouillement, de construction, d’élevage, présence d’un réseau de biogaz et obligation du maintien d’une zone de compensation des espèces présentes sur le site ...
Finalisant la présentation du cadre général de ce réaménagement, 4 enjeux ont été évoqués :
-Valoriser et améliorer le cadre de vie des Triellois par l’aménagement de cette entrée Sud,
-Ne pas laisser le site abandonné
-Le projet doit respecter l’ensemble des contraintes techniques et réglementaires,
-Le projet doit être sans impact financier significatif pour la ville de Triel.
-La proposition suggérée à ce stade par le représentant d’EMTA consiste à installer un Parc sport/nature regroupant des aménagements paysagers (arbres et arbustes), des pistes cyclables, la création d’une zone de préservation de la biodiversité inaccessible et un golf de 6 trous, pour couvrir les frais d’entretien du site dans sa globalité.
Après cet exposé, la soixantaine de Triellois présents a été invitée à élaborer collectivement des questions, qui pour certaines ont pu être posées aux intervenants lors de la réunion, et voici ce que nous avons appris :
-L’épaisseur de la terre végétale, provenant des tunnels du Grand Paris, et utilisée pour procéder à l’aménagement de ce parc Sport – nature serait comprise entre 0 et 30 cm.
-Le représentant des propriétaires de terrains indique qu’ils seraient favorables à une
vente de l’ensemble de leurs terrains.
-Le projet d’aménagement de ce terrain n’a pas encore été pensé en terme
d’accessibilité, de lien avec d’autres lieux comme le Parc du peuple de l’herbe, à
Carrière-sous-Poissy.
-Des nouveaux remblais vont être apportés de 2020 à 2023. Sachant que la Société
Grand Paris a produit 45 millions de tonnes de déchets (dont 2 millions de tonnes déjà excavées), une partie servira sûrement au remodelage du terrain. EMTA étant rémunérée pour cette prestation, peut-elle alors se permettre d’évoquer un « projet sans impact financier significatif » ?
-Les arbres plantés ne doivent pas avoir des racines profondes du fait qu’il s’agit d’unlieu de stockage des déchets.
Bien que ce ne soit pas le sujet de la réunion publique, beaucoup de personnes du public ontévoqué la centrale photovoltaïque à proximité dont la commission de régulation de l’énergie (CRE) doit donner son avis d’ici octobre 2019. On peut d’ailleurs se demander pourquoi les remblais et le périmètre de la centrale viennent aussi près de la zone urbanisée, si bien qu’ilfaut maintenant prévoir de la « camoufler » avec les arbres plantés sur les merlonsprotecteurs. Il faut aussi s’interroger sur la zone de compensation qui semble être « recyclée » dans ce nouveau projet.
Et plus généralement, les Triellois cherchent encore à savoir quel est l’intérêt de ce projet pour notre ville.
Plusieurs réflexions et remarques ont émaillé les discussions :
-Pourquoi une volonté de concertation précipitée alors que le zonage concernant ce projet peut évoluer avec le futur Plan Local d’Urbanisme intercommunal dont l’enquête publique est en cours jusqu’au 17 juillet ? D’ailleurs, nous avons appris hier que cette zone l’intervention d’EMTA était à la fois en NV zone naturelle valorisée et NE (zone naturelle d’équipement).
-Depuis 2011, EMTA reçoit des remblais pour permettre d’assurer une meilleure couverture des OM stockées là entre 1972 et 1990. Avant d’autoriser de nouveaux remblais, avec l’aval du Préfet, il serait bon de vérifier la réalité des dépôts avec les autorisations antérieures. A ce stade de l’avant-projet, un bilan est indispensable, compte tenu de l’impact particulièrement fort (hauteur du terrain) de ces apports.
-Le projet de golf annoncé n’a pas remporté l’adhésion du public présent pour différentes raisons :
-L'offre en golfs importante à proximité de notre territoire.
-Le coût en eau pour entretenir le gazon.
-Des mesures compensatoires de plus en plus restreintes de la biodiversité.
-Quel est l’intérêt général, et pour les triellois plus spécifiquement de ce projet ?
La sensation partagée par la majorité du public, c’est que d’autres alternatives pourraient être envisagées pour éviter que le site ne soit abandonné (terrain vague), la concertation doit donc se poursuivre !
Voici quelques propositions :
1) Après la production de déchets et de la pollution, une réserve de biodiversité serait un projet ambitieux à plusieurs niveaux :
-Assurer le maintien et le développement de certaines espèces comme le moineau friquet, espèce particulière à Triel en régression.
-Planter des arbustes et des arbres : conserver l’humidité des sols en plein dans la plaine dans la perspective de l’augmentation des températures, prendre sa part dans l’absorption des émissions carbone d'origine humaine (https://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/2019/climat-comment-les-arbres-pourraient-sauver-la-planete). Un bureau d’études d’Etat devra alors être mandaté pour l’analyse des sols et les plantes. Certaines essences pourraient peut-être être plantées (aulnes, robiniers, saules, arbres fruitiers).
-Des serres hors-sol du fait du sol pollué.
2) En terme d’activité lucrative, pourquoi ne pas faire un lieu dédié à la pratique du vélo, lieu innovant pour tous, qui favoriserait les circulations douces et serait accessible grâce à un réseau de pistes cyclables (en reliant le Parc nature à la ville comme à la seine). La création, en entrée de ville, du Parc à vélos, sorte de "Fabrique 21" du vélo, pourrait accueillir :
-Une Maison du vélo (ex à Epinal : http://epinalvelo.fr), « office du tourisme » dédié aux circuits vélos pourrait y être implantée, accueillant :
*Un "café vélo" pour faire réparer son vélo, se rencontrer, échanger (https://www.francevelotourisme.com/conseils/services-voyager-a-velo/cafes-velos)
*Un espace de location et vente de vélos
*Le siège de A Vélo sans Age Triel https://avelosansage.fr A voir comment permettre la création de cette antenne à Triel. Des triporteurs pour aller promener les personnes âgées en bord de Seine !!!
-Une piste de "pump track", "cross country" ou "BMX". (https://velosolutions.com/)
-Un skate park dont rêvent les jeunes Triellois.
-Et un espace de jeux pour tous les âges, avec araignée, balançoires, tyrolienne etc
-Un espace de stationnement végétalisé pour assurer l’intermodalité.
-Le site pourrait aussi devenir une étape de l'avenue verte Paris-Londres à vélo :
NB : Vous pouvez déposer vos contributions en ligne lors d’une enquête organisée par la municipalité jusqu’au 12 septembre : https://entree-sud-triel.jenparle.net
Vous pouvez consulter les arrêtés préfectoraux et le dernier avis de la DRIEE
http://www.yvelines.gouv.fr/content/download/18565/114066/file/EIE%20- %20Annexe%205.pdf
Collectif construire à Triel mais pas n'importe comment *
*Le Collectif « Construire à Triel mais pas n’importe comment » regroupe des habitants, des associations trielloises et des comités de quartier : BIEN VIVRE A L’HAUTIL, BIEN VIVRE A TRIEL, COLLECTIF DU QUARTIER GALLIENI, COMITE SOBAUX, DEF’SIT, LES AMIS DE TRIEL,
PRESERVONS PISSEFONTAINE, TRIEL ENVIRONNEMENT, VINCI DANS L'IMPASSE.
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Sophie Kerignard
Coordinatrice Urbanisme pour Triel Environnement